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12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 20:44

Le gisement fut découvert à la suite d’une crue du ruisseau Presa appelé aussi le Tagasanu, entre 1880 et 1890.
Les travaux de recherche furent entrepris en 1903/1904.
En 1905, une demande d'exploitation de la société des mines de la Bourboule-St-Sauveur est rejetée.
En 1908/1909 la société L'Arsenic et la société Minière d’Exploitation déposent une demande d'exploitation. Par suite d'un accord, la société L'Arsenic reste seule et poursuit les travaux.
En 1912, la concession est instituée en faveur de la société L'Arsenic seule. Cette exploitation est activement menée de 1912 à 1924. Durant cette période la production s'élève à plus de 20000 tonnes, soit plus de 1 500 tonnes par an. En 1916, amodiation à « l'aluminium et métallurgie » des Alpes-Maritimes (rue Grange Batelière à Paris). En 1932, faillite de cette compagnie. En 1934, jugement favorable remettant la société L'Arsenic en vigueur avec l'assemblée générale approuvant une seule société. Le minerai a une teneur de 80 % avec un minimum, fait rare, de 30 %.

En 1907, alors que la production mondiale était de 14000 tonnes par an, et celle de France 600 tonnes, la mine de Matra en produisait quelques années plus tard 1 500 tonnes par an. En 1935, diminution de l'activité de la mine de Matra.

A Matra, l’exploitation avait repris après une longue période d’inactivité qui avait duré de 1922 à 1936. Pendant la 1ére Guerre Mondiale la production du sulfure d’arsenic avait été relancée pour l’armement du premier conflit mondial. Elle dépassait alors 1100 tonnes de minerai par an. En 1935, une hausse des cours conduit la société concessionnaire, «l’arsenic », à remettre en état les installations. Le 27 septembre 1938, les travaux sont retardés par un éboulement consécutif à un orage : aussi la reprise en est-elle à ses débuts quand survint la 2ème Guerre Mondiale. En 1939, la mine fournit 309 tonnes de minerai marchand. Le tout-venant est traité sur place à la laverie. L’usine locale de flottation a été montée en 1936 ; elle est alimentée par une modeste centrale équipée d’un moteur semi-diesel Fairbanks de 100 CV et de deux alternateurs de 100 kWh chacun ; on y ajoute en 1939 un moteur diesel de 100 CV. Ce matériel assure, de justesse, la couverture des besoins de l’usine. Les traitements suivants sont faits à Auzon, en Haute-Loire. Les meilleurs clients sont la poudrerie d’Angoulême et la pyrotechnie de Bourges. L’exploitation, malgré son éloignement des utilisateurs, malgré une mauvaise desserte routière, devient rentable. En effet, « les produits marchands de Matra se sont valorisés en 1939 de 5 à 6 fois leur valeur ancienne » (celle de 1938).

Au départ de Matra, le prix des concentrés est de 1500 à 1700 francs la tonne. On les transporte par camions, en sacs de 50 Kg, sur une mauvaise route, jusqu’à la station d’Alistro, chemin de fer qui part de Bastia a Porto-Vecchio sur la côte orientale. De là, on les achemine jusqu'à Bastia. Or, dès le  lendemain du jour de la déclaration, tout le personnel a été licencié. L’ordre était venu de Paris où se trouvait le siège de la société « L’arsenic » ; Société anonyme au capital originel modeste de 240 000f. , concessionnaire du gisement depuis 1906. Elle avait succédé à une société de Saint-Etienne la « Société des Mines de la Bourboule-Saint-Sauveur » qui avait fait les premières recherches. Au total, les caractéristiques de cette exploitation minière sont : un financement et un encadrement assurés de l’extérieur ; des emplois variables en nombre et médiocrement rémunérés ; une production discontinue, très sensible aux fluctuations du marché, et le handicap de l’éloignement des lieux de traitement et de consommation.  
En 1943, fin de l'exploitation.



De nos jours, on trouve toujours de magnifiques échantillons de ce minéral. Les gens du village sont très accueillants, et la recherches de minéraux sur les anciennes haldes de la mine par beau temps est toujours un moment de bonheur.




Le réalgar est un minéral qui montre une magnifique couleur rouge, mais très délicat: une exposition prolongée à la lumière provoque la désagrégation de ses cristaux, qui se transforment en une poudre jaune orangée constituée principalement d'arsénolite (le très toxique anhydride arsénieux) et d'orpiment.
Le nom plutôt insolite de ce minéral dérive de l'arabe et signifie "poussière de mine". Connu depuis l'Antiquité pour ses multiples usages en médecine, il fut utilise au Moyen Age par les alchimistes, qui le nommaient "riz du coq". Le réalgar, constitué chimiquement d'un sulfure d'arsenic.

Le réalgar est un des différents sulfures d'arsenic présents dans la nature on connaît également, outre cette espèce et le célèbre orpiment, les très rares pararéalgars (de même composition chimique, mais de forme cristalline différente de celle du réalgar) et dimorphites. Le réalgar contient 29,9% de Soufre et 70,1 % d'arsenic.

Il cristallise dans le système monoclinique. Les cristaux de ce minéral sont assez fréquents et présentent une structure prismatique, avec des striures disposées selon l'allongement du cristal. Ce minéral est toutefois peu commun en formes massives, granulaires ou en incrustations. Transparent s'il est frais, translucide autrement, le réalgar est d'un beau rouge intense ou d'un rouge à peine orangé; son éclat est résineux à gras.

Très tendre et assez lourd, il a un clivage distinct mais assez peu évident.

Sa fracture est conchoïdale, et c'est un minéral sectile.

Les échantillons de réalgar doivent être conservés dans l'obscurité, car une exposition prolongée à la lumière provoque facilement la désagrégation du minéral, qui se transforme alors en une poudre jaune orangé, constituée en majorité de la toxique arsénolite (qui contient arsenic et oxygène) et de sulfures d'orpiment, et selon certains, de pararéalgar. Le réalgar est fréquent dans les filons hydrothermaux de basse température, associé en particulier à d'autres sulfures arsenicaux et d'antimoine. On le trouve également comme produit de sublimation volcanique, dans les fumerolles, et encore dans les dépôts qui se sont formés à proximité des sources chaudes; enfin, il est présent dans quelques roches sédimentaires (dolomies, schistes bitumineux).

De très beaux échantillons proviennent de Matra Haute Corse (2B), ceux-ci ont été souvent étudiés par les cristallographies du monde entier, dont le célèbre H.Ungemach, une étude particulièrement intéressante sur laquelle de nombreux cristaux de réalgar seront décrits.
Dans la chaîne alpine, des cristaux très intéressants ont été découvert  dans le célèbre gisement de Lengenbach la vallée de Binn, en Suisse. Ainsi que d’Allchar en Macédoine (ex-Yougoslavie), de Baia Sprie, Cavnic et Sacarâmb en Roumanie, et la Mine de Getchell dans le Nevada (Etats-Unis). Le réalgar peut être utilisé pour extraire l'arsenic métallique ou pour obtenir divers composants de cet élément. Par le passé mélangé au salpêtre  il était employé dans la préparation des feux d'artifice. Vers 1900-1918, il a été recherché comme source d'arsenic (arsines). Mais actuellement, la très grosse production d'arsenic de gisements à arsénopyrite plus ou moins aurifères comme ceux de Salsigne (Aude) a conduit à le délaisser.





Hornésite sur Réalgar

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commentaires

V
Très belles pièces de Matra, on en voit vraiment pas souvent<br /> , bonne continuation<br /> et merci de nous faire decouvrir les beautés de l'iles de beauté
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